Au premier abord, une pénurie d'eau au Pérou semble absurde : Le paysage de ce pays d'Amérique du Sud est en effet marqué par des rivières aux cours étendus, une forêt équatoriale luxuriante, une végétation très diversifiée et des glaciers. De notre point de vue, ceci ne peut signifier qu'une chose : de l'eau à volonté.
Pourquoi une entreprise telle que Sewerin, qui s'occupe entre autres de localisation de fuites dans les conduites d'eau, s'engagerait-elle au Pérou ?
Vous vivez dans un pays européen industrialisé et vous avez besoin d'eau, aucun problème du point de vue actuel. En 2084, vous pourriez en revanche vous retrouver à faire la queue avec votre jerrican devant une citerne qui approvisionnerait votre quartier en eau potable. Si vous arrivez trop tard, tant pis pour vous, vous ne boirez pas. L'eau est devenue si chère que vous devez la rationner dans votre famille : d'abord les plus forts, les plus faibles ensuite ? Difficile de s'imaginer dans cette situation, non ?
Alors que, dans les grandes villes comme Lima, les plus grandes chaînes d'hôtels approvisionnent sans problèmes leurs clients en eau potable et sanitaire, une grande partie des péruviens n'a pas accès à l'eau courante. Plus de 50 % de la population n'est pas raccordé au réseau public de distribution d'eau potable et l'approvisionnement en eau, s'il est présent, est encore soumis à des horaires en de nombreux endroits.
De nombreuses personnes prélèvent l'eau dans les rivières ou les canaux d'irrigation. Ils risquent ainsi de contracter des maladies graves, pouvant aller jusqu'aux épidémies de choléra. Il manque une distribution d’eau continue et sûre, la situation étant exacerbée par les pertes d'eau importantes dues aux conduites en piteux état et aux prélèvements d'eau illégaux.
Les organismes chargés de réduire les pertes d'eau doivent actuellement se contenter, comme dans de nombreux pays en voie de développement, de limiter les dégâts au plus bas niveau.
Au deuxième abord, l'on découvre alors qu'il existe réellement une pénurie d'eau au Pérou. malgré des ressources naturelles suffisantes. Ceci influence durablement le développement social et industriel du pays. Existe-t-il des solutions ?
« Au Pérou, les organismes chargés de réduire les pertes d'eau doivent actuellement se contenter de limiter les dégâts au plus bas niveau »
Situation
Les pertes d'eau potable importantes au Pérou sont dues avant tout aux fuites des conduites et aux branchements d'immeuble illégaux. L'approvisionnement en eau est fortement limité dans de nombreuses zones du pays, et souvent l'eau n'est disponible que 6 à 12 heures par jour. Le prélèvement d'eau souillée dans les rivières et les canaux rend les gens malades.
En cas d'approvisionnement en eau intermittent, l'eau souillée est à nouveau aspirée dans les conduites, en piteux état pour la plus grande partie, ce qui accentue encore le problème sanitaire. Les fuites des conduites et le vol d'eau en pleine croissance pèsent encore davantage sur la situation financière des entreprises d’approvisionnement, déjà précaire. L'argent pour les investissements nécessaires manque.
« L'un des objectifs de l'entreprise Sewerin est le développement de solutions à long terme, sur de grandes surfaces et pouvant être établies durablement avec la coopération des populations locales. »
Centres de formation
L'équipement technique et les moyens de détection et de réparation des fuites, ainsi que l'emplacement des branchements d'immeuble illégaux sont en grande partie obsolètes, quand ils ne sont pas absents. Ainsi, dans la situation actuelle, la seule solution possible est de limiter les dégâts. La mise en place de centres de formation dans 5 villes du Pérou devrait permettre aux entreprises de distribution d'eau de réduire considérablement les pertes d'eau potable et d'améliorer durablement la situation à l'aide des techniques modernes.
Les entreprises de distribution d'eau des villes de Tarapoto et de Piura ont été sélectionnées pour la première phase de formation, car elles présentent toutes deux des pertes d'eau plus élevées que la moyenne. Suite aux fuites des conduites, 40 % de l'eau potable est perdue dans le réseau à Tarapoto et ce chiffre augmente à 55 % à Piura.
« Grâce au soutien de Sewerin, la population prend conscience du travail des entreprises de distribution d'eau et l'apprécie. »
Technologies
Sewerin met les toutes dernières technologies à disposition pour la formation. Ses propres collaborateurs formeront à la manipulation des systèmes de détection de fuites électro-acoustique comme l'AQUAPHON® A 100, du corrélateur SeCorr® 08 pour la localisation des fuites du FERROTEC®, magnétomètre de localisation d'objets métalliques enterrés, tels que les regards de vannes par exemple. Ils tiendront compte des problématiques propres à chaque site et élaboreront avec tous les participants les détails concernant le contenu et la portée des mesures de qualification en prenant en considération la situation sur place. Sur le long terme, les organismes concernés doivent être en mesure de résoudre les problèmes de façon autonome et de servir de centre de formation pour d'autres entreprises de distribution d'eau.
Les formations ne se limitent cependant pas aux détails techniques, mais visent également à transmettre l'importance des campagnes de sensibilisation, qui indiquent que l'entreprise du pays fait preuve d'initiative afin d'assurer un approvisionnement en eau sûr et continu sur le long terme.
« Grâce aux stratégies de recherche de fuites d'eau de Sewerin, il a été possible de détecter et de réparer plus de 900 fuites sur le seul site de Tarapoto, de mai 2010 à décembre 2012 ».
Succès
Ces projets ont pu voir le jour grâce à un « PPP » (Public Private Partnership) en coopération avec la « Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit » (GIZ). Sa durée prévue est de 3 ans. Son succès profitera à tous les participants. Dans les entreprises ayant participé aux actions de formation, les pertes d'eau ont déjà pu être réduites de 10 % en très peu de temps.
Grâce à une technique parfaitement au point, aux partenaires de formation motivés et au soutien pédagogique compétent, ces résultats marquent les premiers succès vers l'objectif fixé, à savoir réduire le taux de perte à moins de 20 % et permettre au Pérou d'exploiter et de conserver à long terme sa bonne « eau » précieuse.